Pierre-Yves Freund

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Pierre Yves Freund travaille sur les notions de trace, d’empreinte, avec le hasard de lieux, de rencontres, l’appropriation et le prélèvement de matériaux. A travers ses photographies et ses sculptures, il est question de geste, de fragment, de recommencement, de réminiscence, d’affleurement.

 

L’artiste introduit parfois la mise à l’épreuve du geste unique, l’équilibre possible –qui ne tient qu’à un fil– entre un volume de plâtre et le sol ; parfois encore il aligne des formes organisées en séries plus ou moins semblables issues d’une même matrice, ou perd ses mots dans la matière. Laissant souvent au temps l’action de son empreinte, il utilise également le thé, la lumière, la température comme éléments actifs de ses propositions.

 

L’artiste a une approche devenue «classique» de la sculpture. Au cœur de sa pratique réside une prise en compte du temps qui induit des processus de réalisation et une syntaxe exigeants: la répétition d’un même geste (jamais à l’identique), l’économie de moyens, le prélèvement d’éléments de l’environnement proche.

 

Ainsi Les Lauzes, ayant pour origine une pierre choisie et ramassée lors d’une résidence en Ardèche, puis moulée et multipliée; ainsi le Grand bâton, relecture d’un outil d’architecte, ou la Non Nommée, volume né d’une empreinte d’un emballage industriel.

 

«Je n’invente rien, dit Pierre Yves Freund, je m’approprie et relie avec des moyens volontairement réduits. Les plâtres, le pigment qui s’estompe, l’écriture perdue, le temps, les blessures portées à l’objet, heurts et imperfections, je me souviens que cela fut. L’objet n’est pas parfait, tendait-il à l’être ?»

 

Essentielle, la mise en espace (en place) l’est également car pensée en relation à l’histoire et à l’architecture du lieu. « Ce ne sont pas les choses qui existent, ce n’est pas le monde qui existe, c’est le rapport entre eux »(Ufan Lee).

 

Monique Chiron. Directrice de la Galerie du Granit, Belfort.