Corinne Laroche
Corinne Laroche, Recherches
[ Résidence Labo septembre 2016 ]
Juin 2014. J’écris ces lignes dans mon urbanité : Paris, le soir, fenêtre ouverte sur un espace étonnamment silencieux – un îlot dans la ville – devant comme derrière un immeuble fait paravent. Ici une cour isolée de la rue, isolée des oiseaux et aussi de tout bruissement du vent dans les feuillages : pas d’arbre. De l’ilot au refuge, une échappée aventureuse, l’inconnu d’un paysage dont j’ai perçu quelques points de vue où tout le palpable reste à expérimenter : senteur, lumière, sonorité, toucher, suspens : une plongée dans un ailleurs et les traces qui s’écriront.
j’écrirais :
face à j’écrirais :
avec j’écrirais :
quelques lignes j’écrirais :
collines ou autre chose, ce qui me viendra entre mots et lignes qui ne font pas signes.
D’une façon ou d’une autre j’écrirais.
Dans mon parcours il y a depuis quelques années une ré-appropriation d’une « représentation », d’une « figuration », d’une « image » qui s’est d’abord amorcée par l’apparition d’une « figure ». A travers l’expérience de l’atelier-refuge au cœur d’une nature préservée je vois l’occasion de confronter cette question de ré-appropriation d’une représentation du paysage.
mai 2016. Parmi les différentes écritures de paysage expérimentées lors de la résidence l’une d’elle me questionne encore aujourd’hui. Elle a pris naissance sous les feuillages des châtaigniers de l’atelier-refuge. Que dessine-t-on lorsqu’on tente de capter une forme mouvante comme cette ombre des feuilles de châtaignier? La forme mémorisée ou la forme présupposée ? trace ou projection ? et par quel mode de mémorisation et de sélection la main qui dessine vient-elle circonscrire les formes déjà déformées par le déplacement lié au vent ?
Corinne Laroche.