Eric Watt
En 2012, Eric Watt a créé un film « Eloge de l’arbre » dans le cadre de Traversée / Giuseppe Penone /Transcription musicale de la structure des arbres. (DVD voir publications)
Avec notamment des entretiens entre Giuseppe Penone, Gilles Clément, Dominique Baffier, et une interprétation musicale d’Anne-Marie Fijal, pianiste et compositeur.
Il a proposé une lecture/projection en 2015 « Des jours et des nuits à LUBUMBASHI ».
Son attachement à la vallée de la Drobie et sa sensibilité nous amènerons à poursuivre le chemin ensemble.
Le travail d’Eric Watt s’inscrit à la lisière des champs des arts plastiques, du cinéma et du documentaire. C’est d’ailleurs aux Beaux-Arts de Tourcoing, puis à l’INSAS, école de cinéma de Bruxelles, qu’il s’est formé.
En développant ensuite une collaboration suvie avec le Théâtre Paris-Villette, dans le XIXè arrondissement parisien, et le Centre Dramatique Poitou-Charentes, il a noué des liens forts avec le spectacle vivant.
“Ce qui guide mon travail depuis des années est cette question : faire quoi avec qui et pour qui ? Ma rencontre avec le spectacle vivant n’y est pas pour rien. “Faire quoi avec qui ?“ c’est poser la question du spectateur avant même que l’objet artistique ne soit créé.
Pour le comprendre, au sens de “prendre avec“ du mot.
Le “prendre avec“ c’est l’inclure dans tout projet. C’est d’une certaine façon, au préalable de toute aventure, constituer une communauté de travail avec laquelle Eric Watt va construire, dans un réel échange, un récit, un journal, une fiction, peut-être les trois à la fois avec les médiums que sont l’image, le son, mais aussi le dessin, l’écriture, le journal intime ou le journal radio. Après cette partie d’échange et de tournage, l’artiste se retire dans son atelier, la salle de montage. Le montage est alors comme un moyen de pensée contemporain.
Luttant contre l’antagonisme récurrent opposant fiction et réalité, la démarche d’Eric Watt repose sur un tressage de modes de représentation qui emprunte simultanément à l’interview, au théâtre, au décor filmé de cinéma, au doublage. Il pose ainsi la question de l’Autre, de l’étranger à travers les limites de la traduction.
Il y a une métaphore contemporaine du mythe de Babel dans son œuvre – clairement affirmée dans le projet “le voyage liquide“ (un récit vidéo de la source de la Loire jusqu’à l’Atlantique où l’eau semble charrier et mêler tous les récits des hommes et des femmes rencontrées, en une seule langue. Comme pour brouiller encore un peu plus les frontières entre les genres et les pratiques, chacun des projets d’Eric Watt a des possibilités de diffusion multiples. Entre autres films, “19 histoires“ a ainsi été présenté sur une scène dans le cadre de la Nuit Blanche en 2003, comme un “film représenté“ où les “acteurs-lecteurs“ évoluaient devant une grande projection, sous forme d’une projection classique lors du festival Les écrans documentaires d’Arcueil et sous forme d’installation vidéo au Quartier, centre d’art contemporain de Quimper. En 2010, une vidéo intitulée “sozusagen“ (pour ainsi dire) réalisée lors d’une résidence à Kiel en Allemagne a été l’occasion de “représenter“ ce film à Paris et à Nantes à LU, avec bande-vidéo et comédiens-traducteurs , filmés en temps réels, qui doublaient en même temps les Allemands. Puis il y a eu Istanbul et le triptyque vidéo intitulé l’éloignement qui s’approchait à NOUVEAU d’une forme de film “représenté“ où le journal écrit durant le séjour était lu par l’auteur et traduit simultanément en turc par le danseur Kerem Gelebek.
texte emprunté à http://honolulunantes.wix.com/lelieu#!eric-watt/cm5c