Gil Savoy
Gil Savoy, né en 1981, a été formé en tant qu’ingénieur du son à l’ENS Louis Lumière. Après un diplôme en 2006 où il développe une interface basée sur la captation du mouvement corporel par webcam pour les performances de « harsh noise », il s’ouvre vers de nouvelles pratiques musicales, performatives ou pluridisciplinaires en suivant un cursus de Master 2 en Arts et technologies à l’Université de Marne-La-Vallée en 2007.
Depuis, il mène un travail transversal, touche à tout, à la fois musicien, monteur son, preneur de sons et artiste. Ces différents champs se nourrissent mutuellement, s’entremêlent pour donner un univers cohérent sans besoin d’étiquette ou de labellisation, loin d’un rapport de caste entre l’artiste et le technicien ; être soi avec sincérité, c’est déjà se définir. Art et technique se nourrissent et s’entremêlent.
Autodidacte, n’ayant pas « appris la musique et la composition », il a développé son travail à la manière d’un artisan, avec ses outils et ses méthodes propres, en évolution et dans une recherche de perfectionnement constant. En découle une volonté de naviguer entre différents styles ou pratiques, tout en conservant une essence commune à ses créations, un univers personnel fort. Il façonne sa musique souvent à partir d’images mentales, de paysages visuels abstraits comme existants, ou bien d’images induites par la littérature. Le travail des textures sonores, des couleurs et d’ambiances, ont une place prédominante par rapport à la notion de notes, d’harmonie. Une musique souvent riche, où les différents sons se mêlent, se perturbent, fusionnent et se floutent mutuellement. Un peu comme lorsque au crépuscule, le monde nous apparait en nuances de gris et que les différentes formes, traits et limites s’estompent, sont moins définis.
Une vision moderne et contemporaine d’un art sonore qui dépasse les murs d’un studio ou d’une salle de concert, qui s’enrichit de collaborations avec des artistes plasticiens, des photographes, des paysagistes (Anna Prugne) ou encore des cinéastes ; mais aussi des modes de diffusion et de restitutions multiples : création sonore pour installation (Erosio de Cécile Beau en 2012), performances/concerts en galerie, vidéos/films (collaboration régulière avec François Daireaux et Jeremy Gravayat), webradio (Arte).