Nicolas Frémion
Nicolas Frémion, dessin à quatre mains avec Sinyoung Park, 2014
[ Résidence Labo Janvier 2014 ]
“Le minhwa est une peinture populaire coréenne composée de figures mythiques dont je m’empare. J’inclus dans ces peintures des symboles iconographiques extraits de la guerre, du sexe, de l’enfance ou du dessin animé… Je revisite ces oeuvres aux vertus magiques destinées à protéger des familles ou des propriétaires, à travers des mises en scène naïves et « trash ». Les fonds sont submergés de matière donnant plus d’impact aux figures. Je conserve l’essence du minhwa, qui est la mythologie, la légende populaire, les scènes de la vie quotidienne ainsi que la représentation commune des animaux.
Le minhwa, le Moyen-âge, les danses macabres… Sont devenus des sources d’un style graphique particulier. Elles me permettent un langage esthétique spécial en opposition au modernisme. Ma pratique me révèle, me libère.
Leurs formats sont parfaits pour faire circuler cette expérience et faire entendre la voix de l’autre. Je m’attache à la façon dont je peux donner vie à mes objets, personnages imaginés, à leurs rôles et aux différentes atmosphères qui s’entremêlent. Mais aussi aux effets que le dessin peut avoir sur le regardeur et moi-même. Chaque dessin a des volumes qui sont recouverts par différents motifs. Les éléments sont posés comme des unités structurelles qui une fois mises en situation font vibrer l’ensemble. Tout en préservant leur aspect figé.
Ils sont ma ligne d’horizon. Ils vont déterminer mon point de vue et mon environnement. Dans ces va-et-vient où je redistribue, je vais essayer de signifier le monde. C’est une manière de fouiller. Des parties de mes dessins sont appuyées par de petits récits abstraits. Qui sont aussi présents dans mes fonds intensifiant les mouvements des personnages ou les enlisant dans une matière informe.”
Nicolas Fremion, Portfolio, 2013